Regain de manifestations (1/3)

Lors de la trêve partielle qui a débuté le 27 février, de très nombreuses manifestations ont repris en Syrie. Elles se sont tenues dans environ 150 localités différentes, les vendredis de façon souvent organisée à l'échelle du pays ou d'autres jours de façon non synchronisée.
Ainsi le 4 mars, le slogan national fut « La Révolution Continue », le 11, ce fut « Le renouvellement de notre vœu » (la chute du régime).


La capacité du peuple syrien à descendre dans la rue dès le début de la trêve et à se coordonner à l'échelle nationale pour décider de slogans nationaux témoigne du très haut degré d'auto-organisation qu'il a acquis au cours des premiers temps de la révolution et qu'il possède encore, ainsi que d'une conscience politique aiguë.

Cela est d'autant plus remarquable quand on connaît les conditions d'existence et la terrible répression qu'il subit depuis 5 ans. Ce sont notamment à partir des conseils locaux, qui existent toujours et structurent au quotidien la vie sociale, que sont organisées ces manifestations.

Parmi les lieux de manifestations et de rassemblements qui se sont tenus du Nord au Sud, trois localités se sont chargées d'une forte symbolique : Maarat al-Naaman dont les habitants manifestent régulièrement et depuis plus de 40 jours contre le front al-Nosra ; Sweida, qui connaît depuis quelques temps une troisième grande vague de manifestations depuis 2011 ; et Qamishli, une ville à majorité kurde d'où était parti le soulèvement kurde de 2004 (très durement réprimé), et qui a fêté le 12 mars l'anniversaire de ce soulèvement avec des slogans notamment contre le régime de Assad.

Et comme aux débuts de la révolution, des messages de solidarité avec les villes les plus réprimées se sont manifestés à travers tout le pays.

La volonté de mettre fin au régime s'est partout manifestée. De plus, dans les manifestations où les islamistes ont essayé d'imposer leur loi ou leur drapeau, ceux-ci ont été chassés.

(Bulletin ARS, mai 2016)