En 2011, avec le début de la révolution, les Syriens s'organisent en petits groupes pour préparer les manifestations. Très vite, avec l'augmentation de la répression et la perte de contrôle par le régime de certains quartiers, des comités locaux (ou comités de quartiers) et conseils locaux (regroupant des comités) voient le jour. Ils organisent de façon autonome, indépendamment de l'État, les services publics, les secours (la défense civile), le ravitaillement : par exemple des petits fours pour cuire le pain sont mis en place (l'aviation de Assad détruit plus difficilement des petits fours qu'un ou deux grands fours),...
La volonté d'indépendance financière est très vite affirmée. Mais la répression féroce d'Assad, qui vise à détruire physiquement ces nouvelles formes d'économie, se double bientôt de la volonté de pays comme le Qatar de détruire ces conseil élus et laïcs, en utilisant notamment le canal de l'argent.
Sous les bombes, un conflit ouvert a lieu entre islamistes non djihadistes et laïcs ; auquel vient se rajouter la menace djihadiste. De très rares financements proviennent des gouvernants de pays prônant la « démocratie », et aucun ne provient des principaux partis et syndicats se réclamant du mouvement ouvrier international. Étouffés financièrement, politiquement et physiquement, les conseil locaux élus sont contraints de travailler avec des islamistes (comme les Frères musulmans), au risque sinon de disparaître.
L'existence de conseils locaux dans toutes les zones libérées du régime (sauf celles reprises par Daech, comme Raqqa), après cinq ans de conflit et plus de 250 000 morts, montre la profondeur et la ténacité de la révolution syrienne.
Ces conseils locaux ont des poids et des périmètres d'action qui varient en fonction de la configuration et de la répression. A Douma, dans la banlieue de Damas, qui subit un siège depuis trois ans, le conseil a peu de pouvoir : il intervient dans le domaine de l'éducation, des hôpitaux... L'argent envoyé au conseil ou aux familles provient de Syriens travaillant hors du pays. C'est à Alep que le conseil local a, aujourd'hui, la meilleure structuration et un poids le plus fort, et se coordonne avec les comités de quartier. Le travail entre Frères musulmans, dont le poids est relativement faible, et les laïcs est possible. Dans la région d'Idlib, où le front al-Nosra est présent, les tensions sont par contre beaucoup plus importantes.
L'existence de conseils locaux dans toutes les zones libérées du régime (sauf celles reprises par Daech, comme Raqqa), après cinq ans de conflit et plus de 250 000 morts, montre la profondeur et la ténacité de la révolution syrienne.
Ces conseils locaux ont des poids et des périmètres d'action qui varient en fonction de la configuration et de la répression. A Douma, dans la banlieue de Damas, qui subit un siège depuis trois ans, le conseil a peu de pouvoir : il intervient dans le domaine de l'éducation, des hôpitaux... L'argent envoyé au conseil ou aux familles provient de Syriens travaillant hors du pays. C'est à Alep que le conseil local a, aujourd'hui, la meilleure structuration et un poids le plus fort, et se coordonne avec les comités de quartier. Le travail entre Frères musulmans, dont le poids est relativement faible, et les laïcs est possible. Dans la région d'Idlib, où le front al-Nosra est présent, les tensions sont par contre beaucoup plus importantes.
(Bulletin ARS, janvier 2016)