Le 28 janvier dernier, l’État Islamique était contraint de battre en retraite à Kobané, après près de 5 mois
d’offensive féroce. Cela a constitué un nouveau point d’inflexion de la situation dans la région, et nous l’espérons un point d’appui pour les progressistes syriens. La victoire est d’abord à mettre au crédit du PYD et du PKK, les partis laïques kurdes partisans d’Ocalan en Syrie et en Turquie. Le PYD n’a pas choisi depuis le début de l’insurrection syrienne d’engager ses forces contre le régime d’Assad, mais a protégé militairement les zones à majorité kurde de Syrie contre les forces islamistes, et a mis en valeur l’égalité hommes-femmes en particulier dans l’engagement de ses combattants et combattantes. Sa prétention à une structuration démocratique des cantons du « Rojava » sous son contrôle est souvent saluée dans la gauche internationale, autant que remise en cause par les révolutionnaires syriens.
L’EI, « Daech » a engagé 10000 combattants et 50 chars à Kobané, auxquels se sont opposés plusieurs milliers de combattantes et combattants du PYD et du PKK, moins bien armés mais encore plus déterminés. Cette bataille a mis en évidence le rôle plus qu’ambigu de la Turquie, et obligé les forces occidentales qui bombardaient de manière contre-productive en Irak et en Syrie (un classique des interventions impérialistes), à avoir malgré tout une utilité dans ce cas précis, et à contribuer à affaiblir Daech. Le PYD est ainsi en droit de publier des communiqués de victoire, il est cependant regrettable qu’il omette l’aide apportée dès le début de la bataille de Kobané par des brigades syriennes,
plusieurs centaines de combattants de la révolution qui symbolisent la nécessaire jonction des militants de la liberté de la région contre les régimes
assassins autant que contre les bandes djihadistes.