On compte aujourd'hui en Syrie de
nombreux journaux indépendants (en ligne et/ou papier), des
centaines de radios online et quelques radios FM... alors qu'avant
2011 il n'y avait que trois-quatre quotidiens, tenus par le régime
de Assad, 4-5 chaînes de radios, et les pages Internet étaient très
contrôlées (le régime se plaçait en 2009 en 3ème position
mondiale dans la répression de ses blogueurs).
L'information d'actualité immédiate
est essentiellement vérifiée et centralisée par la résistance
civile : par ses comités de coordinations, ses centres de médias...
structures utilisées également pour organiser des manifestations.
La militarisation du conflit ayant rendu le travail journalistique
plus difficile, de nombreux journalistes sont aujourd'hui basés à
l'étranger, d'où ils font tout un travail de relais, de diffusion,
de traitement d'informations, mais aussi de récolte (en cherchant de
nouveaux contacts en Syrie). L'apprentissage du métier de terrain se
fait par partages d'expériences, en lien essentiellement avec le
maintien de la sécurité des journalistes et des données
numériques. Le matériel (appareils photos, ordinateurs, connexions
satellites, papier,...) est financé par des donateurs individuels ou
par quelques ONG.
Les journaux papiers sont imprimés sur
place ou en Turquie puis acheminés et livrés aux points de
distribution : dans les conseils locaux, par certaines organisations,
dans des petits cafés ou des cuisines collectives des camps de
réfugiés en Syrie. La création des médias indépendants est en
lien
direct avec la nécessité de refléter
les évolutions de terrain en Syrie ; elle a été soutenue très tôt
par lescomités et conseils locaux. C'est le
cas par exemple du journal Enab Baladi, créé à Darayya en 2012,
publié aujourd'hui à Gazyantep en Turquie, et diffusé notamment en
Syrie dans 120 points de distribution.