Des formes d'organisation indépendantes de l'État

Comités locaux et conseils locaux ont très vite constitué la principale forme d'organisation révolutionnaire de la vie civile en Syrie. Ils ont un rôle dans la gestion des besoins vitaux du quotidien, mais également un rôle politique permettant une certaine forme de résistance collective civile. Leurs activités varient en fonction des situations locales et de leur évolution (situations humanitaires, "militaires" - intensité des bombardements,...). En 2013, on comptait plusieurs centaines de comités locaux et une centaine de conseils locaux.

Comités locaux

Les comités locaux sont responsables de multiples tâches : organisation de manifestations, collecte et distribution de l'aide et des provisions dans les zones bombardées ou sous contrôle du régime, documentation et rapport sur les exactions du régime ou d'autres groupes.

La composition des comités varie d'une région à l'autre. Les hommes et les femmes, toutes les communautés religieuses et tous les groupes ethniques y participent. Certains comités se sont formés autour de groupes professionnels (par exemple, avocats, ingénieurs, etc.), dans certains endroits, les jeunes sont plus investis, certains comités sont plus religieux, d'autres plus laïques... Au sein d'un même quartier, plusieurs comités coexistent, spécialisés souvent dans certaines fonctions. Les comités sont parfois coordonnés entre eux à une échelle plus large comme c'est le cas du LCC (Local Coordination Committees).


Conseils locaux

Les conseils locaux quant à eux sont établis à l'échelle de la ville ou du district. Forme première d'administration civile, libérée du contrôle de l'État, ils assurent la prestation des services (eau, électricité, instruction, gestion des déchets), la coordination des comités locaux, la coordination avec les groupes de résistance armée et le maintien de la sécurité. La plupart de ces conseils sont élus.