Le
20 janvier 2018, l'armée turque débutait son intervention dans le
canton d'Afrin en Syrie, contre le parti kurde PYD et sa composante
militaire le YPG qui contrôlent le canton. Avec l'accord de Poutine
et des Occidentaux. Ce même jour, le régime d'Assad et ses alliés
russe et iranien terminaient une importante offensive dans la région
d'Idlib, reprenant de vastes zones libérées et entraînant le
déplacement de plusieurs
centaines de milliers de civils.
Puis les forces pro-régime se
sont concentrées sur la Ghouta orientale de Damas :
en vingt jours plus de 1000 civils ont été tués par les
bombardements du régime syrien et de la Russie,
plus
de 5000 blessés; au sol les forces du régime et les bras armés de
l'Iran ont repris plus de la moitié du territoire qu'ils assiègent
depuis 2013, causant le déplacement des civils qui les fuient.
Cette
réalité contredit les discours déclamés lors des conférences
internationales, à Astana et Sotchi, organisées sous la houlette de
la Russie. Poutine, parce qu'il propose de maintenir Assad au pouvoir
et de créer des "zones de désescalades" pour assurer la
"sécurité" des populations, est présenté par la
propagande russe comme "faiseur de paix"...
La
réalité, c'est la poursuite des bombardements et d'une répression
sans nom d'un peuple qui, il y a sept ans,
s'est soulevé pacifiquement contre plus de 40 ans de dictature.
C'est aussi davantage de divisions et un partage de plus en
plus clair du contrôle du territoire syrien entre les puissances
étrangères.
Ces
puissances utilisent notamment différents groupes armés syriens,
s'échangent des zones ou en se combattent parfois, en fonction de
leurs intérêts propres et des rapports de forces... D'un côté,
les zones tenues par Assad sont largement contrôlées par les forces
russes, iraniennes et associées (comme le Hezbollah).
De l'autre, les zones libérées de Assad et de Daesh constituent
globalement deux ensembles. A l'Est de l'Euphrate, la coalition
internationale dirigée par les Etats-Unis (et incluant la France)
utilise les Forces Démocratiques Syriennes, constituées surtout des
YPG. Au Nord-Ouest, la Turquie utilise
des brigades d'opposants à Assad, de l'ASL notamment. S’ingèrent
aussi dans ce conflit d’autres pays, comme l’Arabie Saoudite et
le Qatar, mais également Israël, qui occupe le Golan depuis
plusieurs décennies et intensifie ses interventions militaires en
Syrie contre l’emprise à ses frontières du Hezbollah et de
l’Iran. Toutes ces puissances intervenant en Syrie jouent un rôle
contre-révolutionnaire et toutes s'accordent à maintenir au pouvoir
Assad qui, avec les forces russes et iraniennes, sont responsables de
plus de 93% des civils tués en Syrie depuis 2011.
L'intervention
turque fait ressortir des divisions qui existent depuis plusieurs
années, ont contribué à ajouter des guerres à la guerre d'Assad
contre son propre peuple et à soumettre le
peuple syrien aux puissances étrangères. Ces divisions vont à
l'encontre des aspirations du peuple syrien qui en 2011 défilait
avec des pancartes écrites en arabe et en kurde et criait "le
peuple est un".
Lutter
pour l'arrêt de ces guerres contre le peuple syrien, c'est commencer
par soutenir partout les revendications qui exigent le départ de
tous les fauteurs de guerre :
*
La revendication du peuple
syrien pour le départ de Assad et la fin de son régime,
immédiatement et sans condition, est légitime.
*
Arrêt immédiat de tous les
bombardements en Syrie !
Départ de toutes les forces
armées étrangères de la Syrie : russe, iranienne (et leurs bras
armés), turque, américaine, française et israélienne. C'est
dans ce cadre que le peuple syrien pourra décider seul de son
avenir, et que certains, comme les Kurdes, pourront obtenir
durablement satisfaction de leurs revendications spécifiques.
Notre
soutien au peuple syrien passe également par les exigences suivantes
:
°
Levée immédiate de tous les sièges !
° Libération immédiate de tous les prisonniers politiques !
° Libération immédiate de tous les prisonniers politiques !
°
Aucune collaboration avec les dictateurs : ni Assad, ni Poutine, ni
Khamenei, ni Erdogan !
°
Mobilisation internationale pour l'aide humanitaire et l'accueil des
réfugiés !
Collectif Avec la Révolution Syrienne : Cedetim, Émancipation, Ensemble, Forum Palestine Citoyenneté, L'insurgé, NPA, UJFP, Union syndicale Solidaires