Pour les USA et l'Union europénne, il s’agit avant tout de juguler Daech et le flux de réfugiés. Du coup, tous les efforts sont faits pour trouver un accord avec les « parrains » russe et iranien du régime d’Assad. Les forces combattantes en Syrie sont priées de s'adapter à cette nouvelle dynamique. Après les deux réunions et déclarations de Vienne (en octobre et novembre 2015), qui regroupaient nombre d'États impliqués en Syrie, Obama a rencontré Poutine et, le 18 décembre, l'ONU prenait une résolution : ouvrir en janvier des négociations entre le régime et l’opposition sous l’égide de l'ONU, menant notamment à un cessez-le-feu sur tout le territoire syrien « dès que le pouvoir et l’opposition auront fait les premiers pas vers une transition politique » et vers des élections ; rien n'était dit sur Assad.
Pour les grandes puissances, cela signifie deux choses essentielles : toute opposition syrienne qui ne rentrerait pas formellement dans ce cadre serait considérée comme terroriste, et donc à annihiler… et tous les efforts de l’UE pour repousser les réfugiés syriens hors de son territoire seraient légitimés, puisque la guerre serait finie !
En parallèle, des représentants d'une partie de l'opposition politique et militaire à Assad se réunissaient les 9 et 10 décembre à Riyad, sous le patronage intéressé de l'Arabie Saoudite. Ils ont accepté de négocier avec le régime, en précisant qu'«Assad et sa clique devront quitter le pouvoir au début de la phase de transition ». Depuis, plusieurs chefs militaires présents à cette rencontre ont été assassinés par le régime et ses alliés.
Pendant ce temps, le 10 décembre, le « Conseil démocratique syrien » autour des Kurdes du PYD et des forces qui lui sont associées était créé. Présidé par Haytham Manna, exilé anti-baathiste en France qui s’est isolé en concentrant toutes ses attaques contre le soulèvement populaire et l’Armée syrienne libre, le CDS ne doit pas à son tour être instrumentalisé contre le peuple syrien !
(Bulletin ARS, janvier 2016)
(Bulletin ARS, janvier 2016)