Des barrières contre l'asile

7,5 millions de déplacés à l'intérieur de la Syrie, 4,6 millions de réfugiés  syriens dans les pays limitrophes, 1 million en Europe. L'Union européenne et la Turquie ont signé le 18 mars un accord pour « offrir aux migrants une perspective autre que celle de risquer leur vie ».

Comment ? En les enfermant en Turquie voire en les empêchant de sortir de Syrie, car mourir dans la mer Méditerranée, pour ces pays, cela ne fait pas très "propre", mais mourir sous les bombes de Assad ou les coups de Daech, cela ne leur pose aucun problème.  Ainsi cet accord prévoit que tout Syrien arrivé par lui-même en Grèce sera renvoyé en Turquie et en échange, l'UE choisira et offrira l'asile à un « bon » Syrien resté en Turquie (dans la limite de 72 000 !). De plus, la Turquie s'engage à renforcer ses frontières avec l'UE, ce qui en réalité accroîtra le rôle des passeurs. Alors que le gouvernement turc massacre les kurdes et emprisonne nombre d'opposants (universitaires, journalistes, magistrats...), l'UE considère la Turquie comme un pays « sûr » pour les réfugiés. Le gouvernement français, qui se dit « ami de la Syrie », s'est totalement engoué pour ces mesures. 

Mais la façon dont les gouvernements européens traitent les réfugiés montre que le peuple syrien ne peut les compter parmi ses amis. La lutte contre ces mesures ainsi que l'aide apportée aux réfugiés pour qu'ils puissent vivre (et non simplement survivre) font partie intégrante de notre solidarité avec le peuple syrien et avec la révolution syrienne.

(Bulletin ARS, mai 2016)