En 2011, les
Syriens sont descendus massivement et pacifiquement dans les rues,
pour demander la liberté et la chute du régime de Bachar al-Assad.
A ces manifestations pacifiques, qui ont regroupé jusqu'à 300 000 personnes dans des villes comme Hama, Homs, voire 1 million pour l'ensemble du pays (qui comptait 21,5 millions d'habitants en 2010), Assad a répondu par une répression féroce... contraignant les révolutionnaires à prendre les armes afin de se protéger.
Aujourd'hui, la lutte armée des révolutionnaires continue
sur deux fronts : contre Assad et contre Daech. Et
la résistance civile des populations contre Assad, contre Daesh mais
également contre d'autres groupes islamistes (comme le front
Al-Nosra) se poursuit et dérange toujours.
Mais aujourd'hui également, c'est par millions que les
Syriens fuient les massacres, la destruction du pays, la misère et
les spoliations. La
sauvagerie de Daech en Syrie, les bombes russes qui visent à plus de
80 % la résistance à Assad ne doivent pas faire oublier que la
barbarie du régime, responsable de plus de 90 % des morts
civils, continue, avec l'objectif d'anéantir la résistance d'un
peuple qui s'est soulevé contre plus de quarante ans de dictature.
Ce pourquoi le combat pour en finir avec Assad et avec son régime
demeure parfaitement légitime. La sauvagerie de Daech a également
touché massivement, ce 13 novembre, la population française. Les
crimes de Daech ne pourront être enrayés en préservant le régime
de Assad.
Les gouvernements
de nos pays ont une large part de responsabilité dans cet exode
massif de réfugiés, syriens ou non : soutien
politique plus ou moins masqué et ventes d’armes aux dictatures
qui écrasent leurs peuples, sans parler des interventions militaires
et du pillage économique. En Syrie, les gouvernements des États-Unis
et d'Europe ont choisi depuis 4 ans de laisser pourrir la situation.
Bachar al-Assad peut donc, depuis 4 ans, avec son appareil militaire
et policier torturer et massacrer quotidiennement la population.
Les
interventions militaires comme celles des États-Unis et de la
France, qui ont pour objectif de stopper Daech, ont été
inefficaces. La politique de ces pays a ouvert la voie à
l'intervention russe et l'on ne peut que s'inquiéter du
rapprochement militaire entre Poutine et Hollande depuis les
attentats du 13 novembre. Les réunions de représentants de la
Russie, de l'Iran, des USA, de la France, de l'Arabie Saoudite, afin
de décider avec cynisme de l'avenir du peuple syrien se font au
mépris du droit de tout peuple, comme celui du peuple syrien, de
décider seul de son avenir.
Il faut déplorer
l’insuffisance de la solidarité du mouvement ouvrier
international, lequel devrait être en première ligne pour apporter
de l’aide au peuple syrien, et aux autres peuples de la région
(dont le peuple kurde) qui se voient privés de leurs droits. Celle-ci pèse lourdement dans l’isolement des
combats de ces peuples contre les dictatures, les guerres et la
misère...
Cette solidarité
est plus que jamais nécessaire et urgente, comme l’est aussi
l’accueil en France de tous les réfugiés qui en font la demande :
un accueil digne de ce nom, pérenne (régularisation), libre de
toute surveillance. Ce qui implique de dénoncer et
d’imposer que cessent les violences exercées en France (procédures
de tri, de rétention administrative, de surveillance de la
population, d’expulsion, etc.) et de combattre les lois qui le
permettent.
Il
faut en finir avec FRONTEX, le dispositif de Dublin et toutes les
lois sur les étrangers (dont les récentes lois françaises sur
l’asile, et sur le droit des étrangers), qui entravent la liberté
de circuler.
Mais
combattre ces lois et dispositifs, afficher nos solidarités,
nécessite d'avoir en France le droit de s'exprimer, le droit de
manifester, le droit de s'organiser. Et les récentes mesures
liberticides prises par le gouvernement doivent être dénoncées.
Collectif Avec la
Révolution Syrienne (ARS) : Alternative Libertaire,
Émancipation, Ensemble, NPA, Union Syndicale Solidaires, entre
autres.