Manifester, un acte de résistance

Rassemblant de quelques dizaines à plusieurs centaines de personnes, les manifestations se poursuivent en Syrie, souvent les vendredis. Bien que le nombre de manifestants soit bien moindre qu'en 2011, la tenue de telles manifestations, au vu de la répression quotidienne et de la lutte pour la survie au quotidien dans nombre de localités, doit être soulignée. Elle témoigne que le cœur de la révolution continue de battre. 

Les slogans des manifestations suivent généralement l'actualité, et l'on observe souvent des slogans de soutien entre villes et régions lorsque l'une d'entre elles est plus touchée par un conflit en cours.
Ainsi en avril, les deux semaines suivant le massacre aux armes chimiques à Khan Cheikhoun, les manifestants ont témoigné de leur solidarité avec les victimes de ce massacre et dénoncé les crimes de Assad et des Russes (à Atareb, Maarat al-Noman, Douma, au sud de Damas...). Puis, face aux bombardements (russes notamment) ciblant nombre d'hôpitaux, les slogans ont dénoncé, fin avril et début mai, ce ciblage systématique.

La semaine du 17 avril, jour de l'indépendance de la Syrie, célébrant la libération en 1946 du joug français, nombre de slogans appelaient au départ des troupes d'occupation, iraniennes notamment.  La première quinzaine de mai, face aux combats entre factions armées, dans la Ghouta Est de Damas, nombre de manifestations ont vu le jour dans toute la Syrie demandant l'arrêt de ces combats, l'unification des brigades. En outre, les négociations "intersyriennes" (à Astana et à Genève) sont souvent dénoncées. 

En parallèle, les manifestants ne cessent de rappeler leur objectif : la chute du  régime. Et la lutte à mains nues contre Hatsh (lié à al-Qaida) se poursuit, comme en janvier à Atareb lorsque ce groupe a voulu prendre le contrôle de la boulangerie principale, ou en juin à Maarat al-Noman.