Réunion publique du 21 novembre 2014, un bref compte rendu.





Plus de quatre-vingt personnes étaient
présentes à l'espace Jean Dame ce 21
novembre ; une participation faible au regard
de la mobilisation que devrait susciter la
guerre en Syrie, une participation qui montre
l'importance de continuer à informer sur ce
sujet, sans relâche. Après l'allocution de
Jacques Boutault, maire du 2ème arrondissement, trois intervenants (Hala Kodmani, Ziad Majed et Farouk Mardam-Bey) se sont partagés le temps de parole, lors
d'une première présentation générale, puis lors d'échanges avec un public avide de commentaires et de questions.

La présentation générale eu pour objectif notamment de contrer toute la propagande pro-Assad qui a envahi nombre de médias et qui s'est introduite sur nos lieux de travail. Oui, le régime Assad est un régime communautaire qui a occulté le peuple syrien durant des décennies ; la transition de pouvoir entre le père et le fils, par "héritage" du poste de Président de la République, s'accompagna d'une politique de libéralisation ; avec la paupérisation, associée à des migrations internes, la répression, l'humiliation, toutes les conditions pour une révolution furent réunies. La révolution éclata en 2011. La plus grande révolution du monde arabe, et donc la plus réprimée. Au-delà le blocage des révolutions dans le monde arabe a commencé en Syrie ; et la situation actuelle en Syrie continue de bloquer ce processus révolutionnaire.

La présentation générale permit également de rappeler les différentes phases de la révolution, en termes de cycles de un an. De pacifique (mars à juin), la révolution s'arma à l'été 2011, en réponse à la répression féroce du régime. Aux offensives de l'opposition durant l'été 2012, succéda l'émergence de l'Etat islamique au début de l'été 2013 (prise de Raqqa en mai), dont les hommes ne sont pas venus en Syrie pour mener la lutte contre Bachar al-Assad et mettre fin à son régime. Le massacre aux armes chimiques dans la Ghouta fin août, dans la banlieue de Damas, provoqua des polémiques internationales ; elles furent reçues comme un blanc-seing par Bachar al-Assad qui réprima de plus bel, en premier lieu les classes les plus pauvres. Enfin à l'été 2014, débuta l'intervention de la coalition internationale en Irak puis en Syrie, contre Daech.

Dès le début, la révolution a permis la libération de l'espace public, ce qui s'est
notamment traduit par la création de nombreux journaux. Aujourd'hui encore, les révolutionnaires syriens, hommes et femmes, continuent de publier sous différentes formes (papier ou internet), en Syrie ou à l'étranger. Dans les zones kurdes du Nord, les femmes portent de façon organisée les armes, et sur tout le territoire les femmes syriennes participent à la révolution en intervenant,
sous de multiples formes, dans l'organisation de la vie civile.

De nombreuses questions sont encore sur le bout des lèvres, mais la salle doit être libérée. L'assistance attentive partit vraisemblablement convaincue du soutien à apporter à la révolution syrienne et de la nécessité de poursuivre l'information. Le collectif va donc discuter des initiatives qu’il est possible de prendre en ce sens.