Femmes syriennes dans la révolution

Présente dès les premières manifestations de 2011, aux premières loges dans la création de coordinations entre comités (comme le LCC), dans l'acheminement d'aide médicale et de denrées alimentaires dans les zones encerclées et bombardées par le régime, dans le refus de communautariser la révolution (femmes alaouites révolutionnaires), la femme syrienne a pris au sein de la révolution une place aussi primordiale que celle de l'homme. Elle a créé des centres dédiés aux femmes, créé ses propres comités de femmes (Free Douma Women Coordination), organisé ses propres sit-in et manifestations. Elle a pris part, avec les hommes, aux comités locaux et participé à la récolte et à la diffusion d'informations, à la création de journaux.



La militarisation du conflit, le développement de Daech, et les images médiatisées des femmes soumises par ce groupe opposées à celles des femmes kurdes défendant Kobane ont eu tendance à faire passer au second plan cette place prise par les femmes syriennes dans l'organisation de la vie civile, dans toute la Syrie. Pourtant en cette quatrième année de révolution, les femmes syriennes n'ont pas cessé de mener leur combat pour la liberté : manifestations de femmes, contre al-Nosra notamment, maintien de centres dédiés aux femmes malgré les pressions islamistes, implication dans les comités locaux, dans la défense civile, documentation (travail de terrain, d'archivage, de synthèse, journalisme), accroissement de l'autonomie économique..

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Figures très souvent anonymes, les femmes se sont impliquées collectivement ou seules dans la révolution. Ainsi Souad Nawfal, une institutrice de Raqqa qui s'est mobilisée avec d'autres contre le régime dès 2011, a manifesté en 2013 seule et quotidiennement pendant plus de deux mois devant le quartier général de Daech. Elle considère le prix qu'elle vient de recevoir comme un hommage adressé aussi à l'ensemble des Syriens, morts et vivants.