Le 30
juin, l'armée libanaise intervenait dans deux camps de réfugiés syriens
dans la région d'Ersal (Liban), au nom de la lutte contre le
"terrorisme", faisant plusieurs morts et raflant plus de 350 réfugiés.
Quelques jours plus tard des détenus sont rendus morts, leur corps
couvert de traces de tortures. Le 10 juillet, le premier ministre
libanais déclarait que "L'institution militaire est au-dessus de tout soupçon".
Pourtant, les preuves de torture généralisée et d'arrestations
arbitraires sont flagrantes : parmi les détenus on trouve des jeunes
mineurs et des personnes de plus de 70 ans; plusieurs dizaines de
détenus présentent des traces de tortures et ont été privés de boisson
et de nourriture pendant plusieurs jours; parmi les détenus décédés sous
la torture (plus de 12), on trouve un médecin anesthésiste et une
personne handicapée; certains corps sont mutilés.
L'objectif
? Terroriser les réfugiés syriens afin de les forcer à rentrer en Syrie
et faire céder l'opposition syrienne face à Assad. Les rafles dans les
camps libanais ne sont pas nouvelles, mais c'est la première fois
qu'elles sont d'une telle violence. Elle s'inscrit sur fond
d'augmentation d'une xénophobie véhiculée par l'Etat libanais et le
Hezbollah, un groupe paramilitaire lié à l'Iran, qui intervient en Syrie
contre le peuple syrien et en soutien à Assad. En février, le président
du Liban, Michel Aoun, avait réaffirmé son soutien à ce groupe. A
Ersal, l'armée libanaise a vraisemblablement agit en coopération avec le
Hezbollah.
L'exportation
au Liban de la violence contre le peuple syrien, qui s'est soulevé
pacifiquement en 2011 contre plus de 40 ans de dictature menée par la
famille Assad, est encouragée par l'attitude des grandes puissances,
notamment des USA et de la France, qui soutiennent de plus en plus
ouvertement le régime de Assad et son allié le régime russe. En
témoignent la déclaration du secrétaire d’État américain Tillerson "Peut-être qu'ils [les Russes] ont eu la bonne approche, et nous la mauvaise" (le 07 juillet), ou la formation d'un groupe de travail franco-russe de lutte contre Daesh (annoncé par Macron le 29 mai).
Une
telle coopération avec le dictateur Poutine est inacceptable. Elle
s'inscrit en France dans la lignée de la politique de Hollande qui, en
décidant d'intervenir en Syrie en septembre 2015 contre Daesh, actait ce que Macron énoncera cyniquement le 21 juin 2017 « Bachar, ce n’est pas notre ennemi, c’est l’ennemi du peuple syrien. ». Après les attentats du 13 novembre 2015,
Hollande avait souhaité une coopération avec Poutine contre le
"terrorisme", mais il n'avait pas pu mettre son vœu en pratique. Avec
Macron en 2017, c'est chose faite. Dans la même ligne, suite à la rafle à
Ersal, la France condamnait "l’attaque qui a visé le 30 juin les forces armées libanaises", leur réitérait son soutien, et expliquait : "Elle restera pleinement engagée aux côtés des autorités libanaises dans la lutte contre le terrorisme." (!)
Enfin,
l'agitation par Macron d'une "ligne rouge" que constituerait
l'utilisation d'armes chimiques n'a pas empêché le régime d'Assad
d'utiliser à nouveau cette arme (début juillet en larguant du chlore
dans la Ghouta), et de poursuivre par toutes sortes d'armes son
oppression contre le peuple syrien. En parallèle, à Raqqa, la coalition
poursuit ses bombardements désastreux : massacres de civils et
destructions massives se multiplient. Au sol, les forces kurdes liées au
PKK progressent et Daesh recule; mais les conflits entre les forces
liées au PKK et celles liées à la révolution syrienne aggravent la
situation du peuple syrien. Malgré les bombardements et toutes les
violences armées, nombre de civils syriens continuent au quotidien à
manifester et à se battre pour leurs droits.
° Soutien aux demandes des familles des victimes et emprisonnés (et de leurs avocats), suite à la rafle d'Ersal au Liban (libération immédiate de tous les prisonniers, droit d’enquête indépendante, droit d'accès aux informations...) !
° Arrêt immédiat de tous les bombardements en Syrie !
° Aucune collaboration avec les dictateurs : ni Assad, ni Poutine !
° Levée immédiate de tous les sièges !
° Libération immédiate de tous les prisonniers politiques !
° Départ de toutes les forces armées étrangères de la Syrie !
° Mobilisation internationale pour l'aide humanitaire et l'accueil des réfugiés !
° Levée immédiate de tous les sièges !
° Libération immédiate de tous les prisonniers politiques !
° Départ de toutes les forces armées étrangères de la Syrie !
° Mobilisation internationale pour l'aide humanitaire et l'accueil des réfugiés !
Ni
Assad, ni Daesh ! C'est au peuple syrien et à lui seul de décider de
son avenir. La revendication du peuple syrien pour le départ de Assad et
la fin de son régime, immédiatement et sans condition, est légitime.