En 2011, le peuple syrien est descendu pacifiquement dans les rues pour exiger la chute du régime Assad, après plus de 40 ans de dictature. Six ans plus tard, le pays est découpé en zones contrôlées par nombre de pays étrangers. Et tous les Etats qui interviennent en Syrie ont montré leur accord sur au moins deux points : leur refus de voir un régime assassin balayé par une révolution, et la volonté de se partager le territoire syrien. Les zones contrôlées par Daesh se sont réduites, non sans prix : plus de 4000 civils irakiens et syriens tués sous les bombes de la coalition internationale (qui n'hésite pas à utiliser des munitions à phosphore blanc, à Raqqa notamment) tandis que Assad et ses alliés continuent de bombarder les civils des zones libérées.
Depuis l'intervention russe, en 2015, le partage de la Syrie entre Etats étrangers s'est accentué, au prix de centaines de milliers d'hommes, femmes et enfants tués ou déplacés, de sociétés civiles détruites (comme à Alep, à Daraya....). Et les tractations se poursuivent, tandis que les bombes continuent de pleuvoir (sur Deraa, Idlib, dans la banlieue de Damas...).
Le gouvernement français, en intervenant dans la coalition internationale ou en mettant en place un groupe de travail de lutte contre Daesh avec la Russie, qui est, avec l'Iran, aux premières loges dans le massacre du peuple syrien, a toute sa part de responsabilité dans l'écrasement de ce peuple. Alors que les groupes armés opposants à Assad sont tenus par leurs bailleurs, la résistance civile garde toutefois une relative indépendance et le peuple continue d'exiger la chute du régime. Dans les zones hors du joug du régime, parfois occupées par des forces étrangères (comme la Turquie ou les USA) ou proches d'al-Qaida, dans les zones contrôlées par le régime et occupées par l'Iran et la Russie, dans les zones contrôlées par Daesh, la lutte au quotidien des civils pour la survie se poursuit en même temps que le fait de résister. Résister, pour que puisse un jour un mot devenir réalité : liberté.