La Turquie accueille aujourd'hui plus de 1,7 million de réfugiés syriens (sur 3,8 millions de réfugiés – nombre minimal - plus de 70% sont soit en Turquie, soit au Liban). Se sentant de passage dans un pays de langue différente de la leur, la difficulté d'intégration des Syriens est accrue par des politiques ambigües du gouvernement turc qui attise les divisions. Au niveau de l'éducation, par exemple, la politique de scolarisation privilégie le regroupement des écoliers dans des écoles syriennes privées (où l'on n'apprend pas le turc), et le développement d'écoles financées par des organisations à tendance islamiste...
Des militants syriens réfugiés tentent d’ouvrir des écoles sans orientation religieuse ni politique, mais le travail est souvent bénévole et le financement fluctuant,
dépendant de donations individuelles, d’associations... Ce système encourage une certaine ghettoïsation des réfugiés syriens et peut nourrir des sentiments xénophobes comme lors des manifestations anti-Syriens d'août dernier.
Malgré le travail de militants, une grande partie des enfants ne sont pas scolarisés (les parents n'inscrivent pas leurs enfants à l'école avant d'obtenir un statut légal) ; ils travaillent (ou mendient) pour permettre aux familles de survivre.